jeudi 26 mars 2009

2 commentaires:

  1. Saigon, 2007, le col des nuages.
    Tout est devenu silencieux. Plus de grésillements, plus de vents, mais une nuit qui descend lentement, à pas de lune, et, dans un moment, la clarté sera autre...
    C'est un soir d'automne, dans la vallée coule la pluie. Les berges débordent, les rues sont inondées... Des chapelets de motos pétaradantes roulent à toute vitesse dans les quartiers échappés des flots.
    le riz mêlé aux herbes dans la soupe fumante... qui fume comme le haut de la montagne.

    Pause après le travail, entre deux séances de coupe de bois. Monter, descendre, aller, venir, être épuisée, harassée de tant d'allées et venues...

    le bruit des haches couvre le chant de la source. Le bruit des motos chargés de rondins de bois descend vers le village.
    parfois, on perçoit un murmure plaintif ou on entend un chant ancien qui se rejoignent comme les regards fatigués des bûcherons.

    le brouillard qui danse au sommet de la montagne attire et terrifie également. Quel Dieu secret habite là-bas ? Je n'ai jamais trouvé le chemin qui conduit au monastère des nuages. Seuls, les revenants ou les morts peuvent s'y rendre, tous ces ancêtres qui nous visitent la nuit, au long des sommeils et des rêves, et qui nous portent leurs conseils et leurs désirs.

    Il est temps de reprendre la coupe des troncs avant que ne tombe la nuit...

    Elle attendra encore... L'épaisseur de la forêt emprisonne l'âme. Elle attendra encore, une petite onde enveloppe son corps léger.

    Beaucoup de moustiques dans les maisons. Ici, les insectes se taisent. Nous n'irons pas au temple implorer pour qu'il pleuve!

    Un éventai lémeraude se ploie et bouge le long des pentes montagnardes, comme un dragon qui se love et respire étrangement.

    Elle attendra longtemps puis rejoindra l'auberge plus bas et plus tard.
    Et suivra les le reflet des étoiles le long de la route, dans les flaques d'eau.

    Vinika

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  2. Cette jeune femme si verticale dans cette composition me semble reliée aux méandres des nuages..; Elle regarde vers la trouée du ciel, si blanc fulgurant, et derrière, comme un infini de brume, les brouillards de la montagne déploient leurs langes gris. le mur de pierres s'éloigne en une oblique rythmée par les ombres sur la route et les branches des arbres qui s'aventurent à pointer leurs feuilles...
    La jambe relevée s'oppose à la main posée en un geste de nonchalance et de repos.

    Tout est reposant dans cette image.

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