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Bergues |
L'eau coule dans le bassin, une merlette hâlée s’ébat
dans la lumière enveloppante de l’été,
se pose sur l’une ou l’autre des pierres de lave. Les ombres du soleil
levant passent rapidement, juste le bruissement de l'eau, rythme lancinant.
Senteur
humide matinale, la merlette s’amuse, joue avec les cailloux, s'ébroue et d'un
regard fièrement inquiet saute sur la pierre sèche.
Nul
doute qu'elle ait pris l'habitude de ce doux plaisir, cachée au coeur des
tiges de bambous : alcôve protectrice. De fines gouttes de rosée roulent
le long des feuilles de la digitale, une mésange vient capturer quelques
insectes cachés dans le laurier. Dans le jardin, tout s’anime, s’articule en un
mouvement incessant, en une légère densité qu'une tourterelle perturbe à peine
par son roucoulement imprévisible et provocateur.
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la fenêtre de patricia |
Un
peu plus loin dans un berceau de feuillage, juste avant l'acacia. une rose
trémière trône avec une sévérité grave, se dresse afin d'atteindre le
premier rayon solaire qui ouvrira ses prochains boutons floraux.
L'Orchidée
vivace de Damis : palmier de cinquante centimètres se dresse, offre sa
hampe florale porteuse d’ une multitude de fleurs toutes plus belles les unes
que les autres. Rien de plus émouvant que d’observer une plante dans son
univers. Le soleil affleure enfin la rose trémière, tout s'éveille.
Temps à la
pluie, inlassablement, s’étire ; il ne se passe plus rien. Attente d'un
éclair qui brisera la pierre, délivrera le mouvement vital. Un bruit, un
murmure, source d'une présence humaine et qui délivre le temps en libérant une
tension trop lourde. Et puis pause…
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