Chêne à Milam Ste Mildrède "cyanotype" |
mercredi 23 octobre 2013
samedi 19 octobre 2013
l'image photographique est un territoire
« Je structure ma recherche photographique autour
de la notion d’intérieur/extérieur, en tant que frontière / limite entre deux
zones : urbaines, villageoises, frontalières, y intégrant l’identité d’un
espace de vie et d’échanges. Pour moi, La photographie, trace, du fait
même de sa matière, une démarcation ; démontre que ce qu’elle représente
est un instantané mais aussi un palimpseste."
Le
territoire : espace transformé par la main de l’homme s' inscrit notamment
en géographie par le biais de cartes et de maps. Mais cet espace peut être de
taille diverse et représente avant toute chose un endroit où l’homme appose son
empreinte, bien avant d’y imposer sa nationalité, d’y définir un pays ou d’y
faire flotter un drapeau. Le territoire apporte évidemment une illustration/intégration
à un peuple, un village, une maison, une famille : la photographie cible un lieu de vie et devient par elle-même
un territoire à part entière. J’appréhende cette notion de territoire dans le
sens d’une identité culturelle, cultuelle, familiale ou sociale. Le terme de territoire implique en conséquence frontière ou
limite, un fil invisible qui marque un interdit, un seuil à ne pas franchir ou
a ne pas dépasser. En donnant aux images un mouvement, une dimension humaine,
l’image du territoire développe l’idée d’un agencement humain mais amorce aussi le dévoilement des endroits oubliés par les
hommes ; la politique, le social, le culturel et le cultuel ajoutent au
terroir leurs prises de pouvoir et de positionnement. Il faut sortir de l’idée
même du territoire et de la frontière pour aborder la mobilité, le dépassement
et l’échange.
La
frontière, no man’sland, lieu inexploré, interdit, sans main humaine ou sans
vie ; lieu de garde-frontière ;
passage. La fenêtre, la porte, un
panneau ou un grillage démarquent ces trouées dans la contrée, ces bornes entre
extérieur et intérieur. Ici, le
territoire est communal ou familial plutôt que de pays différents. J’ai axé ma
recherche sur un domaine intime, plus populaire. Franchir une limite, la dépasser, aller vers
l’autre équivaut donc à transcender ses propres limites, ses propres interdits.
Accueil, hospitalité, diversité, l’autre est différent ; il apporte du positif, il ne me met pas en
danger ; ouvrir le dialogue, prendre un risque, ouvrir l’espace, ouvrir la
frontière, ne pas se délimiter, ne pas s’enfermer, se confronter à ce qui est
autre.
jeudi 17 octobre 2013
on se croise
Bergues |
il fera jour couleur de parapluie parfum de
pluie voile de lune l'oiseau étonné s'envole un visage paysage sur une image je
sais que je dors je trouve d'anciennes photographies dans une armoire vide sur
le bord de la route tout se transforme sans cesse entrecroisements de mots et
de lèvres comme l'enfant au cœur de la nuit et le silence où la fillette court
sur la plage vide des algues brunes ailes déployées corps promis aux diaphanes
métamorphoses un flot de nuit s'attarde sur la digue
Véronique Guerrin
Véronique Guerrin
Les
paysages m’apparaissent ici comme ceux que peignait Corot au 19 ème siècle. Le vent
vient agiter les trembles, ces mouvements évoquent la transparence du temps. Les
grandes étendues des champs ont remplacé les haies (il n’y a plus de haies ; elles ont été supprimées
par la culture intensive ) tout est en affinité avec l'univers pictural de Corot.
d'un pont à l'autre parfois on se croise
sans se voir ou sans se reconnaître notre double se joue de tout l'enfant qui
vit en nous regarde toujours vers l 'infini la vie est un jeu d'échecs j'avance
ma reine et tu me prends en oblique jeu de go noir et blanc tout ce rose des
fleurs n'est qu'éphémère comme le rire ou l'éclat de l'accordéon j'aime la joie
dans ton regard une mèche de cheveux dans le sable au loin ce bateau dans le port déjà bien trop éloigné fluide un
corps muet tendu des pas dans un grenier
des rires des empreintes traces sur le
silence c'est le murmure du cœur cet autre murmure des rêves qui emplit
l'espace impromptu d'un vagabondage voici un songe perdu oublié blotti dans la
poussière d'un exil et ce cri de naître à travers la déchirure de partir vers
ailleurs se taire ou chercher encore trouver un sens à tout ça ne jamais
abandonner
Véronique Guerrinun temps de pommes
c'est
un temps de pommes et de cendres est-il possible de s'asseoir sous l'érable
rouge ? Atmosphère chargée de graffitis le cheval lentement se penche vers le puits la petite
fille se délivre de ses tremblantes incertitudes l'homme saisit le mystère des
larmes jusqu'à la limite de sa force et les vagabonds du solstice se tendent
comme un arc musique de glycine et d'eau
Véronique Guerrin
Véronique Guerrin
entre chien et loup
entre chien et loup aller et venir d’un
pont à l’autre revenir partir vers les
confins de la lumière le vent tournoie le vent se colle sur la chair
inspiration d’ histoires une voix qui parle dans le soir jeu d’ écritures
espaces familiers là où les volets encore ouverts proposent une frontière entre
chaque regard les espaces de vie se
déroulent, s’enroulent graffitis d’herbes corps de fleurs un printemps si lent
presque sombre l’entre deux mondes la résistance sépare les corps le
bruissement du passé dans le grenier
les livres abandonnés un voile de communiante
qui se joue du vent
quelques éclats de clarté
les chevaux sur le rideau de la fenêtre
vont s’enfuir vite galoper vers la Mongolie des bijoux de chanvre et de pierre rouge
talisman au cou de la vierge dans la yourte c’est une fête ou un rire marcher
dans le village s’arrêter dans le cimetière
Echec et mat un pion abattu tour fendue et tu
tires arc tendu vers ce vert des frondaisons toute limite devrait être
indéfinie et surprendre le lever de soleil est aussi incertain ligne imaginaire
une femme se penche dans le jardin il
pleut des gouttelettes froides transparentes la vigne vierge et le lierre
grimpent sur les murs quelques sculptures où se hasarde le soleil sur la table
basse un bouquet de fleurs le chat dort
sur un paillasson dans le café des voix tout est familier fantaisies des heures
errance entre chien et loup observer tous ces détails que l’on ne voit plus les
définir leur donner vie
affirmer la présence de l’insignifiant pas d’arbre pas
d’ombre un carré potager
Véronique Guerrin
Véronique Guerrin
Inscription à :
Articles (Atom)