dimanche 19 juillet 2015

Musée arts du Grand-Hornu été 2015







Grand Hornu,
Architecture du 20 ème siècle à l'image de la déshumanisation froide et sans apparence de vie. Comme une arène Romaine, ici, tout est adapté pour que le travail de l'industriel soit rentable. Des arcs romans  en brique, recouverts de béton, une cheminée s'élève et puis plus rien : que le vide avec des colonnes en béton nu. Juste un quart du chapiteau tient en équilibre. Un couple marche sur lherbe. Des fenêtres verticales avec des rideaux fonctionnarisés se dressent à la lumière. Une sculpture au milieu se dresse au milieu du terre-plein central. Des jeunes filles dans la salle aux battements du cœur avec une ampoule s'affolant  au milieu de l'installation disent: "c'est super agréable", pourtant, c'était un peu angoissant avec ces cadres noirs aux cimaises. Puis nous montons, des rideaux avec des yeux nous observent dans un labyrinthe de regards qui s'étendent à l'infini. Une veste avec des ampoules bleues est accrochée au mur. La salle des pendus où des manteaux noirs suspendus tournent éclairés par de faibles ampoules. Je me sens un peu comme dans le manège du train fantôme, des cercueils passent. Étrange impression : quelqu'un me touche, me frôle, puis plus rien, je continue dans cet enfer de cintres noirs qui bougent sans brise. C'est le silence de la mort. La faux, oups ! J'ai touché avec mon crâne un cintre, j'espère que je n'aurai pas de nouveau la gale. Je suis devenu une ombre parmi les ombres. Oh! des boutons dorés, un manteau qui marche sans personne et caresse le sol. Ou suis je?  Un terril de manteau noir ; Alice dans les profondeurs du borinage, un univers qui m'absorbe en un temps record. Après,  c'est la porte de sortie qu'il me faut pousser afin d'arriver au grand soleil, résurrection.... Eternuement après l'éblouissement.
Un arbre pousse à l'horizontal, c'est une sculpture de Penone en un jardin public vide  d'humanité. Je me trouve dans la Rome antique avec ces colonnes romanes et ses briques rouges industrielles du 19 ème siècle, une étrange sensation. C'est comme-ci je regardais l'Annonciation de Fra-Angelico, avec Marie et l'ange Gabriel en moins. Un bouleau s'est affranchi dans l'ouverture du ciel. Carré liturgique tenu par quatre colonnes protégeant un autel absent, celui de la descente dans les profondeurs du terrier creusé par des mains d'hommes. Liberté de cet arbre défiant l'architecture à dix mètres de hauteur sur un ciel bleu sans tache. Je continue vers la fontaine, trois boules duveteuse par terre une bleu, une verte, et une bleue plus claire. Un peu plus loin, des dalles en inox pivotent sous le poids de l'eau qui, composent un grand rectangle, c'est la fontaine des muses avec la voix de Sue Hélène qui s'amuse à faire des selfis sous un dais de platane. C'est déjà l'automne ?  Non, la chaleur est intense sur la place chauffée au soleil estival. Une place avec à son angle une longue cheminée ronde de briques, et à son faîte un bouleau couronnant se site industriel, marquant bien la fin d'une exploitation minière et son devenir muséal  alors que la nature haut perchée a repris sa force.
Merci à Christian Boltanski pour ce moment inattendu et tellement juste avec ses boîtes de biscuits métalliques rouillés et quelques portraits parsemés.

Juillet 2015 au Musée des Arts Contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Grand-Hornu 


2 commentaires: