samedi 1 octobre 2011

la nuit dans les villes

Calais, musée des beaux-Arts



La vie au quotidien dans le sein d’une ville devient comme une succession d’images qui s’imprime : carnet de découvertes, carnet de voyage, carnet de notes. Traverse, pont entre deux mondes.

Au cœur de la nuit qui ressemble au sommeil, qui est presqu' hypnotique, les choses et les gestes se transforment. Tout acquiert une dimension particulière, prolonge l’instant au-delà de ce que l’on voit ou perçoit. J’aime m’arrêter dans l’instantané furtif d’un moment, là où tombe une lumière crue de lampadaire, là où le mur d’un monument semble disparaître, lorsque la statue se confond avec le voile nocturne ou quand des promeneurs égarés enveloppés de clarté citadine marchent un peu plus vite.

Les ombres se mêlent à la terre, aux graffitis, aux affiches ; à certains endroits, sortent de la pénombre active, des éléments qui deviennent essentiels, farouchement provocateurs ou juste insignifiants mais qui marquent de leur empreinte ce que je cherche dans les rues, en marchant et en observant.

La nuit porte en elle les ténèbres, le silence, l’angoisse ou l’abandon. En longue séquence ; Le blanc et le noir qui se superposent, se juxtaposent. Le dénuement de l’obscurité créant un passage à vide : l’ouverture du regard, la plongée dans le mystère d’une cité presque totalement vidée de ses habitants.

L’aspect des cités en nocturne ou au crépuscule, lorsque la lumière perd de son intensité, au fur et à mesure comme en Europe, ou très rapidement comme au Vietnam m’a toujours fasciné. Il existe alors un étirement du temps, un rapprochement entre la lumière et l’ombre où toute chose, forme et silhouette s’inscrivent d’une façon plus concise, prennent une teinte de neutralité ; impression que la lumière vient de l’objet regardé. En nocturne, l’homme se détache de l’aspect purement matériel de l’existence, survient alors une liberté qui n’apparaît pas dans la journée. Et que je cherche à retranscrire.

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